VIA Rail à la croisée des chemins : La privatisation pourrait faire dérailler l’héritage du transport public au Canada
Tandis que se profile la fin de l’année 2024, l’engrenage du changement grince sur les rails de VIA Rail Canada, signalant la fin possible de son existence en tant qu’entité publique. Les enjeux ne portent pas uniquement sur un chemin de fer, mais sur l’âme des transports publics au Canada, dans la mesure où une partie de VIA Rail doit être cédée à des opérateurs privés - sans prix de vente, mais avec un trésor d’investissements publics et une garantie de profit de 50 ans.
Cette mesure fait écho aux chants des sirènes de la privatisation partout dans le monde, des appels qui débouchent souvent sur toute une série de malheurs publics : des tarifs qui montent en flèche, des itinéraires qui disparaissent et une main-d’œuvre qui reste sur le carreau. Il nous suffit de regarder du côté de pays comme le Royaume-Uni et la Corée du Sud pour comprendre les conséquences potentielles d’un tel changement de paradigme dans la politique des transports publics.
L’argument environnemental en faveur du maintien d’un service ferroviaire robuste et financé par les pouvoirs publics n’a jamais été aussi fort.
La gravité de cette question est encore plus évidente si on regarde les chiffres. Le gouvernement s’apprête à céder de nouvelles rames, d’une valeur de 980 millions de dollars d’investissement du contribuable, à un opérateur privé. Ce transfert s’accompagne d’une garantie de bénéfices s’étendant sur un demi-siècle, une décision susceptible d’avoir des répercussions à long terme sur l’accès du public et la tarification.
L’ombre des réductions de services a déjà commencé à se profiler dans tout le pays. Depuis 2019, nous observons une réduction de 33 % du service sur l’emblématique Canadien entre Vancouver et Toronto, de 15 % sur l’ensemble du corridor en Ontario et au Québec, et même des interruptions complètes de services de banlieue importants. Telle est la réalité d’un paysage pré-privatisé, où l’intérêt public est relégué au second plan au profit du profit privé.
En tant que Canadiennes et Canadiens, il nous appartient de remettre en question la trajectoire sur laquelle nous nous trouvons. La privatisation n’est pas qu’un simple changement de politique, mais une modification fondamentale de la manière dont nous évaluons les biens et les services publics. Si cette orientation n’est pas contestée, nous mettons en péril non seulement notre système ferroviaire public actuel, mais aussi le progrès environnemental et social qu’il représente.
Dans son examen des réalités qui sous-tendent la privatisation imminente, Unifor s’interroge sur l’orientation de nos politiques nationales et sur l’héritage que nous laisserons aux générations futures.
Les rails sont posés, mais la destination n’est pas encore déterminée.
En ajoutant votre nom à la pétition parlementaire et en contactant vos députés, vous contribuerez à assurer que VIA Rail soit sur la bonne voie pour l’avenir.
Partagez ce message, signez la pétition, écrivez à votre député et mobilisons-nous pour que le système de transport ferroviaire de passagers demeure un trésor public, et non une marchandise privée.