VIAction 2030 : le coût caché de la privatisation du transport ferroviaire au Canada
La semaine dernière, VIA Rail Canada a présenté sa vision de l’avenir du réseau de transport ferroviaire de passagers intitulée VIAction 2030.
Bien que l’objectif stratégique de VIA Rail de se faire « les champions du rail passager » au Canada soit admirable, VIAction 2030 propose des platitudes hautaines, mais pas de véritable plan. Il est préoccupant de constater que le document n’aborde pas les intentions du gouvernement fédéral de privatiser l’exploitation des corridors très fréquentés en Ontario et au Québec dans le cadre du projet de train à grande fréquence.
Ce projet prévoit qu’un exploitant privé assure le contrôle des services de train à grande fréquence et des services locaux, y compris les horaires, les calendriers, la gestion des équipages et du personnel, la répartition, les produits à bord, le service à la clientèle et le marketing pour l’ensemble du corridor. En contrepartie, l’exploitant privé doit bénéficier d’une entente avantageuse et d’une garantie de bénéfices.
L’histoire nous montre que les projets de privatisation dans des pays comme l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne, la Corée du Sud et la France ont entraîné une hausse des tarifs, une réduction des services, des pertes d’emplois et des coupes dans la maintenance et la sécurité.
Ces exemples devraient servir de sérieux avertissement pour la population canadienne.
L’intention du gouvernement fédéral de privatiser l’exploitation des corridors de VIA Rail risque d’entraîner des résultats similaires et de compromettre la fiabilité, l’abordabilité et la sécurité de notre service national de transport ferroviaire de passagers.
Puisque le service public de VIA Rail n’a jamais fait de bénéfices, même dans le corridor très achalandé et avant la nationalisation des services de passagers en 1978, nous pouvons nous attendre à ce que les contribuables et les passagers assument les coûts supplémentaires des garanties de bénéfices accordées par le gouvernement fédéral à un exploitant multinational privé.
VIA Rail doit rester un service public qui profite aux passagers et non aux actionnaires.
Dans sa campagne, Unifor estime qu’il est temps pour le gouvernement fédéral de changer de voie et de maintenir la nature publique de VIA Rail afin d’offrir des services de transport encore plus sûrs, plus fiables et plus fréquents. C’est la bonne voie à suivre pour favoriser la création d’emplois publics verts de qualité à long terme.
Passez à l’action et faites savoir à votre députée ou député qu’il est temps de remettre le Canada sur les rails!